Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/U15/PR/2021/002
La conférence historique de la CNUCED15 se conclut par l’adoption d’une déclaration forte sur les vaccins contre la COVID-19, le commerce, la dette et le climat

Geneva, Suisse, 11 octobre 2021

La 15e conférence quadriennale de la CNUCED (CNUCED15), qui s'est tenue du 3 au 7 octobre, a adopté un accord visant à promouvoir une reprise économique inclusive et résiliente dans les pays en développement, alors que ceux-ci, souffrant d’un accès inégal aux vaccins contre la COVID-19, luttent contre la crise de la dette, l'urgence climatique et d'autres défis sans précédent.

La conférence s’est ouverte à la Barbade le 4 octobre par une déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, aux côtés de la première ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley, du Président du Kénya, Uhuru Kenyatta, et de la Secrétaire Générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan.

Sens du multilatéralisme et leadership

La Secrétaire Générale Rebeca Grynspan a félicité les États membres de l'organisation pour leur foi dans le multilatéralisme et le leadership dont ils ont fait preuve pour parvenir à un accord, et ainsi offrir de l'espoir aux pays en développement aux prises avec les effets de la pandémie de COVID-19 qui s’ajoutent avec d'autres défis structurels.

"Nous sommes aujourd'hui à un moment sans précédent pour les travaux de l'ONU dans ses efforts pour mettre le commerce au service des objectifs de développement durable. Les décisions adoptées pendant la CNUCED15 nous permettront à tous d'avancer dans une nouvelle direction, vers plus d'égalité, de durabilité et de résilience économique", a déclaré Madame Grynspan.

Le Secrétaire Général Antonio Guterres a rappelé quatre défis urgents qui, s'ils ne sont pas relevés, feront de toute notion de prospérité pour tous un rêve inaccessible, à savoir "Le surendettement, les systèmes privés d’investissements, un commerce déloyal, et une urgence climatique qui laisse les petits États insulaires en développement comme la Barbade dangereusement vulnérables".

Pour faire face à la crise de la dette, il a appelé à un plan d'action urgent en quatre points. "Nous savons que les budgets nationaux sont mis à rude épreuve par la COVID-19, nous devons donc faire pression pour une expansion immédiate des liquidités pour les pays qui en ont le plus besoin", a-t-il déclaré.

La Première Ministre Mottley a exhorté la communauté internationale à prendre en compte la réalité du monde en développement et des petits États insulaires en développement, et en particulier leur exposition à la crise climatique - qui n'est pas de leur fait -, la nécessité d'un financement plus important pour faire face aux impacts croissants du changement climatique, et la gestion de la dette. 

Le Président Kenyatta a exhorté la communauté internationale à s'unir pour œuvrer à la mise en place d'un système multilatéral fonctionnel. "Aucun gouvernement ni aucune agence multilatérale ne peut faire face seul aux menaces globales", a-t-il déclaré. "Nous devons travailler ensemble de manière solidaire si nous voulons réussir."

Une conférence historique à un moment critique où les inégalités se creusent

C'était la première fois que la principale conférence mondiale des Nations Unies sur le commerce et le développement se déroulait dans un petit état insulaire en développement, sous un format virtuel, avec des événements à la Barbade, à Genève et dans 16 pays en développement, sous la direction de femmes - la Secrétaire Générale Grynspan à la tête de la CNUCED et la Première Ministre Mottley à la présidence de la conférence. Quelque 5 300 participants dans plus de 140 pays se sont connectés. 

Au cours de cette conférence de quatre jours, des dirigeants mondiaux, des ministres du commerce, des économistes de premier plan et des responsables d'agences des Nations Unies et d'institutions financières internationales de premier plan ont convenu que l'impact économique de la pandémie avait frappé de manière disproportionnée les pays en développement. Ces pays étaient déjà très vulnérables avant la crise et ils doivent maintenant faire face à un redressement encore plus difficile. 

Parmi eux figuraient le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, la Secrétaire Générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan, la Première Ministre et ministre des finances, des affaires économiques et de l'investissement de la Barbade, Mia Amor Mottley, le Premier Ministre d'Antigua-et-Barbuda, le Président de l'Alliance des petits états insulaires et le président de la Communauté des Caraïbes, Gaston Browne, le Président du Costa Rica, Carlos Alvarado Quesada, le Président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali, le Président de la République du Kenya, Uhuru Kenyatta, et le Premier Ministre du Pakistan, Imran Khan, ainsi que la Vice-Secrétaire Générale des Nations Unies, Amina Mohammed, la Directrice exécutive d'ONUSIDA, Winnie Byanyima, la Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, Vera Songwe, la Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement, Inger Andersen, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et la Directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala.

Les participants à la CNUCED15 ont également entendu la Secrétaire Générale du Commonwealth, Patricia Scotland, le Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes, Carla Barnett, le Président de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies et ministre des Affaires étrangères des Maldives, Abdulla Shahid, le Président de la Banque européenne d'investissement, Werner Hoyer, le Président de la Banque interaméricaine de développement, Mauricio Claver-Carone, le Secrétaire général de la Chambre de commerce internationale, John Denton, et la Directrice exécutive d'Oxfam International, Gabriela Bucher.

Madame Grynspan a averti que les retombées économiques de la pandémie constituaient une menace réelle de "décennie perdue" pour les pays et les communautés vulnérables. Pour éviter cela, il faut un nouveau modèle de développement, centré sur la transformation socio-économique et la durabilité. Il faudra également renforcer le système multilatéral et s'engager fermement à conclure de nouveaux accords sur la gouvernance économique mondiale, le commerce, les investissements, la dette, le financement et la coopération internationale pour faire face aux effets du changement climatique.

Le Pacte de Bridgetown 

Les 195 États membres de la CNUCED ont adopté le Pacte de Bridgetown, qui contient une feuille de route pour transformer les économies par la diversification économique, s'attaquer au fardeau insoutenable de la dette dans les pays en développement, rendre les économies plus durables et plus résilientes, améliorer le mode de financement du développement et imaginer un nouveau fonctionnement du multilatéralisme pour le futur.

Il souligne les circonstances sans précédent dans lesquelles la CNUCED15 s'est déroulée, reconnaissant à la fois le terrible bilan de la COVID-19 dans le monde, les millions de personnes que la pandémie a plongées dans l'extrême pauvreté et les inégalités sous-jacentes au sein de nombreux pays en développement et entre eux.

Il souligne la nécessité de redynamiser et de revitaliser le mécanisme intergouvernemental de la CNUCED, en reconnaissant le rôle de l'ONU en tant que forum approprié pour le dialogue multilatéral sur le développement durable en raison de sa composition universelle. Il réaffirme l'engagement de placer le développement durable au centre de tous les processus - aux niveaux multilatéral, régional et bilatéral. 

Le Pacte de Bridgetown souligne le désir des États membres de considérer le rôle de la CNUCED en tant que forum intergouvernemental essentiel pour la formation de consensus sur le commerce et le développement revigoré de manière significative.

Il reconnaît également le rôle clé de la CNUCED sur les questions liées au commerce et aux flux financiers illicites, et esquisse des options pour faire progresser la lutte contre la vulnérabilité de la dette. 

Le document souligne également les dimensions politiques de questions telles que la coopération fiscale liée à la lutte contre les flux financiers illicites et la garantie que les mesures internationales en matière de transparence fiscale, de lutte contre le blanchiment d'argent et de lutte contre le financement du terrorisme sont appliquées de manière non discriminatoire, équitable et équilibrée, les États membres envisageant un rôle pour la CNUCED dans ce domaine.

Déclaration politique 

Les États membres ont également adopté la déclaration politique de la CNUCED15, connue sous le nom de « L’Esprit de Speightstown", préparée sous la responsabilité du gouvernement de la Barbade. Elle note qu’"une reprise mondiale complète ne sera pas possible sans une coopération internationale renforcée et jusqu'à ce que la pandémie s'atténue dans chaque pays".

La déclaration indique que la crise mondiale offre aux pays l'occasion de redoubler d'efforts pour passer des inégalités et de la vulnérabilité actuelles à la prospérité pour tous. Elle prévient que le maintien du statu quo ne permettra pas à l'économie mondiale de rebondir, d'éviter une nouvelle dégradation de l'environnement ou de garantir que tous les individus puissent vivre dans la dignité, et encore moins de maintenir le développement sur un cap prometteur.